Bonjour à vous,
Si vous recevez ce courrier, c’est que vous êtes sur mon carnet d’adresse. Je ne sais pas si vous me remettez, je m’appelle Christian, j’ai 74 ans, j’habite au hameau de Marbois à Contrazy un petit village d’Ariège de 70 habitants. Vous êtes peut-être un parent, un voisin, un ami, un pratiquant de Yoga, un collègue, un fournisseur, un client du gîte, etc.
En ces temps de confinement, j’ai eu envie de partager mes impressions avec vous. Si ce courrier vous importune, sentez-vous libre de vous désinscrire, cela n’entamera en rien la qualité de notre relation et vous recevrez toujours les informations concernant les activités du Gîte.
Pour finir ma présentation, j’enseigne le Yoga, j’accueille des groupes dans le gîte que j’ai construit les premières années de ma retraite et, depuis que ma chère épouse Aline est décédée il y a 9 mois d’un cancer du cerveau, je suis maire de Contrazy.
Je mène une bonne vie. Comparée à celle d’un citadin, notre vie à la campagne est peu impactée par la crise.
En plein confinement, ce matin 11 novembre, il faisait beau. J’ai pris mon vélo et je suis allé mettre les drapeaux sur le monument aux morts. C’est la première année que je fais ce geste avec autant de conviction. J’en ai profité pour aller me recueillir sur la tombe d’Aline, elle est juste à côté. Sur la route du retour j’ai croisé un chasseur tout seul à son poste, dans sa belle tenue orange, un masque noir sur le visage. J’en suis resté « BABA ».
C’est en posant mon vélo que j’ai pris la décision de vous écrire. Cela fait un moment que cette crise me perturbe. En voyant son impact sur notre état mental, nos enfants masqués et culpabilisés depuis le plus jeune âge, nos jeunes brimés, stigmatisés et privés de leur joie de vivre, notre beau pays précipité vers sa ruine, les multiples ravages économiques et psychologiques causés par les mesures prises et notre président dire : « on s’était habitué à être une société d’individus libres... » mon mental oscille entre 2 positions :
La première, désespérante est résumée par une image du journaliste écrivain Christian Combaz dans ses entretiens de Campagnol (ref 1):
« Je me sens dans la situation de cet homme qui regarde flamber sa maison sans qu’il puisse faire quelque chose. Maison où il est né et dans laquelle il a toujours vécu. »
La deuxième, plus rassurante me fait espérer, car je constate que la crise agit comme un prestidigitateur qui, après avoir focalisé votre attention vers sa main droite (le virus) va vous révéler avec sa main gauche quelque chose de sensationnel dont nous n’avions pas pris conscience (les énormes failles de notre système).
Jusqu’à cette période, je n’avais pas réalisé à ce point les défaillances de notre système mondialo-capitaliste. Il craque de toutes parts et le virus accélère sa chute.
Cela peut nous amener le pire car il est probable que quelques puissants de ce monde possédant argent, médias et pouvoir aient dans l’idée de nous maintenir dans la peur et l’obscurantisme. Leur richesse est immense et leur capacité de nuisance forte. Nous ne sommes pas à l’abri de l’instauration de régimes totalitaires.
Cela peut aussi nous amener le meilleur car il ne tient qu’à nous de ne pas se laisser enfermer dans cette peur et cet obscurantisme. Les énormités qui apparaissent ont vocation à nous réveiller.
Personnellement, cette crise a changé en quelques mois mon regard sur le monde, les médias et les hommes politiques. J’ai acquis la conviction que je devais œuvrer à ma façon pour amener plus de lumière et de joie de vivre. Je suis profondément convaincu que si nous sommes nombreux à le faire alors le monde peut changer vers un monde meilleur où l’humain aura toute sa place.
Cette deuxième position est maintenant, en train de faire sa place dans mon esprit. Elle me fait sourire et me donne « la pèche ».
Le problème principal que nous devons résoudre est celui de l’excès de peur qui s’est emparé de la plupart de nos concitoyens. Cette peur, qu’elle soit consciente ou non, est omniprésente. Nous nous trouvons embarqués dans une tornade de messages catastrophiques véhiculés par 99 % de nos médias traditionnels. Chaque fois que je fais l’effort de les écouter pour mieux comprendre la situation, je n’y échappe pas, j’en ressors inquiet et déprimé.
Je sais depuis longtemps que si une peur raisonnable permet d’entretenir la vigilance, l’excès de peur est un sentiment paralysant et délétère pour la santé. Il est quasiment impossible de réfléchir sous l’emprise de la peur. Beaucoup de mes concitoyens en témoignent quand ils me disent qu’il sont perdus et incapables de se forger une opinion.
Or, toutes nos capacités physiques et intellectuelles doivent être mobilisées pour lutter contre le virus et mener à bien notre barque dans la tempête.
Nous avons besoin en priorité d’être rassurés.
Rassuré ne veut pas dire insouciant.
Il est regrettable que nos gouvernants et nos médias n’aient pas compris cela.
Nous devons donc travailler pour notre réassurance. Dans ce but je vous propose :
- d’agir pour renforcer votre système immunitaire,
- de regarder avec recul votre télévision,
- de rechercher d’autres sources d’information,
- de prendre le temps de réfléchir et d’échanger.
Si nous faisons cela, si nous communiquons, la peur du virus s’atténuera et nous serons à nouveau capables de discernement. Nous sortirons de notre torpeur, notre niveau de conscience s’élèvera et nous retrouverons sérénité et joie de vivre (même en temps de crise !) .
Ne nous laissons pas anesthésier par les SCUD que nous recevons tous les jours, relevons la tête, sourions et sortons de cette passivité et de ce fatalisme qui peut nous mèner tout droit vers une société cauchemardesque.
Bien sûr, en « temps de guerre », il n’est pas bon de discuter les règles mais n’oublions jamais où cela nous a mené en 1940… Lorsqu’elles deviennent aberrantes et mauvaises pour notre santé physique et mentale nous avons le devoir de les contester. Il n’est pas question d’entrer dans la violence, mais de reprendre la barre de notre vie, de développer notre discernement pour faire le tri dans l’avalanche d’informations et de mesures qui nous sont imposées.
Il en va de notre bien-être, de nos libertés, de la sauvegarde de nos valeurs et de l’avenir de nos enfants.
Je sais maintenant que nous devons nous retrousser les manches. Pour ma part j’ai choisi de vous envoyer ce courrier et quelques autres dans lesquels je partagerai mes réflexions et mes interrogations. N’hésitez pas à me faire part des vôtres, avec votre autorisation, je les répercuterai dans les prochains courriers.
J’espère que cet échange contribuera à élever notre niveau de conscience. Plus nous serons nombreux à faire ce travail, plus nos hommes politiques que je trouve bien anesthésiés en ce moment sauront se réveiller pour nous proposer des solutions qui correspondent à nos aspirations.
Christian TORRELL
le 11 novembre 2020
Références :
ref 1 : Christian COMBAZ : https://www.youtube.com/channel/UCBIyR71Yvq7rWHSF2p-uH4Q
Quelques liens utiles :
http://www.francesoir.fr/
https://www.reinfocovid.fr/